L’auto-hypnose du praticien
En côtoyant de nombreux praticiens en hypnose, j’ai eu la surprise de remarquer qu’une bonne partie d’entre eux ne travaillaient que très peu sur eux-mêmes. Accordant parfois bien plus d’importance à leurs actions sur leurs clients, qu’à leur « Être » et à leurs propres ressources inconscientes. Une catégorie pense même que l’auto-hypnose ne fonctionne pas très bien sur eux (voir pas du tout !), d’autres encore pensent que c’est secondaire, que le plus important serait d’en apprendre toujours plus pour pouvoir être enfin au TOP ! Et ce, même s’ils ne maîtrisent pas et n’appliquent pas déjà complètement ce qu’ils ont commencé à apprendre.
J’en vois heureusement d’autres agir, prendre soin d’eux au quotidiennement, se démener pour parvenir aux résultats désirés, vivre des changements profonds, et finir par se libérer en dépassant les limites anciennes. C’est en effet, probablement, ce que chacun se souhaite au fond. Encore faut-il s’en donner les moyens. Sans se donner de fausses excuses.
Un hypno-thérapeute bien connu pour son travail performant m’a dit un jour : « Fred, l’auto-hypnose ne fonctionne pas sur moi. J ‘ai testé quelques fois ça n’a pas fonctionné.»
- Je lui ai répondu : « Ah oui ? Et quelle attitude as-tu adoptée pour que ça finisse par fonctionner aussi bien qu’aujourd’hui avec tes clients ? ».
Toute la différence est dans la stratégie mentale et les croyances… et ça vous le saviez déjà !
De façon plus technique, à suggestion verbale égale, qu’est ce qui fait réellement la différence entre deux hypnose ?
Son « non-verbal » ?
Qu’il agisse en conscience sur des niveaux habituellement inconscients ?
Son intention ?
Ses croyances, liées au message qu’il projette à l’autre ?
Sa congruence ?
Son alignement ?
Que tout, en lui, puisse aller de façon cohérente dans le même sens ?
Son niveau de confiance ?
Le plaisir qu’il a à faire ce qu’il fait ?
Sa capacité à trouver son propre style plutôt qu’imiter ce qu’il a pu voir chez d’autres ?
Sa capacité à être dans le lâcher-prise ?
…
Autant de de questions (parmi une multitude)- qui peuvent donner la dimension de tout ce travail qui peut être fait pour développer les facettes hypnotiques d’un praticien en hypnose.
Nous savons tous en tout cas, que ces éléments sont plus importants, au final, que la simple technique ou la connaissance des protocoles.
Alors quelle place l’auto-hypnose devrait-elle prendre dans votre pratique ?
Pensez-vous que votre pratique doit se cantonner au seul espace thérapeutique ?
Faites-vous de l’hypnose ou devenez-vous hypnotique ?
La marge de progression qui demeure en chacun de nous est immense. Certes, l’évolution peut déjà se faire à travers le travail avec le client et la réflexion post séance, puisque c’est déjà de l’auto-hypnose.
Mais l’auto-hypnose est bien plus vaste que cela, plus vaste que le simple fait de se faire une induction, de laisser une main monter toute seule ou encore de dérouler un protocole. C’est une conscience plus globale, une attitude interne, un alignement, un centrage, une façon de voir et d’agir quotidiennement sur soi ne serait-ce qu’en se posant les bonnes questions…
Différentes propositions, pistes de réflexions et prises de consciences vous seront proposés dans notre magazine Réalités Hypnotiques.